PROJET
SEA2CITY
Emplacement : Canada
Ville : Vancouver
Année : 2022
Client : Ville de Vancouver
Statut : Concepteur
Les programmes : Plan directeur
Thèmes : Durabilité, Recherche, Urbanisme
Contexte du projet
Face à l'avancée du niveau de la mer, Vancouver a institué une planification ayant pour objectif d’aider les rives, les collectivités et les entreprises vulnérables aux inondations à devenir plus résilientes. A cet effet, la ville a organisé le « Sea2City Design Challenge (Sea2City) » afin d’élaborer un cadre et une vision pour guider le développement urbain et la revitalisation écologique dans la plaine inondable notamment celle de False Creek, une voie navigable urbaine très appréciée et limitée au cœur de la ville.
Sea2City a invité deux équipes à enquêter sur l’avenir urbain de False Creek. L’équipe de conception était composée de PWL Partnership Landscape Architects, Deltares, Modern Formline Design et d’une équipe de ressources interdisciplinaires. En collaboration avec les populations et les décideurs locaux, ils ont travaillé sur des propositions à long terme pour les secteurs Between Bridges et Coopers' Park.
Partant d’une vision de revitalisation des rives de False Creek dans une projection sur le devenir horizon 2100, ils ont défini un certain nombre de principes d’aménagement et une série d’étapes de transition pour y parvenir. Ils ont également mis en place une série de 4 projets pilotes. La vision de 2100 « Re-wilding False Creek » intègre les connaissances culturelles de la communauté côtière locale (bande indienne Musqueam, Nation Squamish et Nation Tsleil-Waututh), en tirant des leçons du mode de vie réciproque de ces communautés avec la nature. Ainsi l’un des éléments fondamentaux des propositions de l’équipe est la reconnaissance du fait que les approches traditionnelles des fronts de mer urbains, qui consistent à résister à l’eau avec des infrastructures matérielles, ne sont plus efficaces à une époque d’élévation du niveau de la mer et d’événements météorologiques extrêmes plus fréquents. Les propositions visent donc à permettre à la ville de coexister avec l’eau.
En analysant les conditions historiques et existantes, l’équipe a montré que le bord de l’eau à False Creek à un espace minimal dédié à la zone intertidale
Partant de deux principales questions :
Que peut-on faire pour permettre à ces zones de s’étendre considérablement et de former une transition plus naturelle entre la mer et la terre ?
Les bâtiments existants et nouveaux peuvent-ils être repensés pour s’adapter aux marées et aux inondations ?
Figure 14 : Vue perspective passerelle Between Bridges
Figure 15 : SEA LEVEL RISE CATALOGUE
Les principes de planifications
La proposition de l'équipe s'appuie sur six principes fondamentaux qui s’appliquent tant lors de l’adaptation des structures existantes que lors de la construction de nouvelles structures. Ces principes sont entre autres :
1
Améliorer les services publics et en élever certains d’entre eux loin de l’eau
2
Trouver de nouvelles utilisations à l’épreuve des inondations pour les structures souterraines
3
Le soulèvement du rez-de-chaussée des immeubles
4
L’aménagement de passerelles surélevées pour relier les structures
5
Réaménager et assouplir les programmes des bâtiments
6
Adapter des structures pour permettre les changements d’usages
Un quartier en constante évolution
Between Bridges devient un lieu où se chevauchent et s’épanouissent ensemble vie urbaine et vie aquatique, avec des connexions améliorées avec le reste de la ville.
Figure 16 : Plan masse de la projection de Between Bridges
Coopers' Park est transformé en un jardin de marée, dans lequel des bâtiments adaptatifs et une pléthore de pavillons publics pour les activités, la mobilité et la biodiversité respectent et soutiennent la restauration du front de mer naturel.
Figure 17 : Plan masse de la projection de projet Coopers Park
Analyse de la proposition
Biodiversité
A long terme, MVRDV imagine pour False Creek un avenir où la ville renoue avec la nature et reconnaît une relation de réciprocité et de respect avec l’eau. Cela suppose une restauration saine, diversifiée, inclusive et productive de la biodiversité de la ville. Cette démarche a pour but de fournir une protection contre les inondations grâce à des solutions basées sur la nature (une ceinture verte protectrice).
Cette approche vise la création de micro-forêts densément plantés d'espèces indigènes dans une zone restreinte. Les espèces doivent comprendre une palette complète de plantes couvre-sol, d'espèces de sous-étage et de canopée, ainsi qu'un sol préparé. Les micro forêts peuvent devenir des écosystèmes matures en l'espace de 20 ans seulement.
Figure 18 : Représentation prospective de la
connection avec la nature
En termes de gestion des inondations, cette approche permet de restreindre le volume des eaux de ruissellement et assure la filtration, tandis que la couverture végétale intercepte, stocke et détourne l'eau par transpiration. Cela a pour avantage de permettre une gestion des crues pluviales, une atténuation de l'îlot de chaleur urbain, une connectivité des habitats et une reconnexion à la nature.
Figure 19 : Découpage faune et flore dans le projet
Densité
La hausse du niveau océanique à False Creek a pour conséquence directe la réduction du parc immobilier et la diminution des opportunités foncières. False Creek étant l’un des rares quartiers de Vancouver à vocation résidentielle à forte densité, ce qui risquerait d’exacerber la crise du logement. La propension de zones inondables pourrait avoir une incidence considérable sur le développement projeté de la zone. Afin d’apporter une solution à cette situation, le projet se propose de s’appuyer sur un nouveau type de zonage qui pourrait constituer un levier pour créer de nouvelles opportunités de développement innovant et adapté aux inondations afin d’éviter la perte de densité. Le concept assez simple de zonage est d’inclure une solution pour tout type de programme (résidentiel, espace commun, commercial, transport) sur l’espace pris par la montée des eaux. Avec la montée des eaux prévue jusqu’en 2100, l’espace foncier transformé en espace maritime devient le nouveau type d’urbanisme côtier qui s’adapte à l'environnement. Cette solution permet d'éviter un étalement urbain. De plus, les infrastructures touchées par la montée des eaux ont pour ambition d’être réutilisées à des fins de mixité de fonctions, par exemple le mélange d’espaces publics avec des bureaux, une volonté qui permet de ne pas perdre de foncier et même de le condenser.
De cette manière, la question de la densité permettrait de répondre dans une certaines mesures aux enjeux de la crise du logement et de la raréfaction des opérations foncières. Afin d’éviter la spéculation foncière sur le secteur de False Creek et maximiser les opérations de densité, des incitations économiques pourraient être envisagées pour dynamiser la rentabilité des bâtiments pour les futurs promoteurs. Au quel cas, le conseil municipal où commission des permis d’aménagement peuvent autoriser le transfert de la densité supplémentaire sur d’autres sites où les opportunités foncières et d’aménagements sont plus nombreuses.
Les mesures de réduction des risques d'inondation occupent de l'espace dans les zones urbaines à haute densité, dans lesquelles les opportunités foncières sont limitées et où les décisions en matière de zonage et d’utilisation des sols ont d'importantes répercussions sur l’organisation du tissu urbain. C’est pourquoi, des stratégies d’accompagnement permettant d'atténuer la perte de densité en termes de logements, espace vert public et du transport collectif constituent une nécessité. De cette manière, la densité représente un enjeu majeur pour le futur développement de False Creek à travers un encadrement stratégique de celle-ci.
Figure 20 : Le projet mixte : la tour jardin commune
Figure 21 : Le projet réutilisation de l'ancienne structure
Accessibilité Mobilité
Figure 22 : Plan des circulation prévus dans le projet
S’inscrivant dans la démarche « How to move » issue du plan d’action d’urgence de Vancouver, visant à faire en sorte que les deux tiers des déplacements à l’intérieur de Vancouver se fassent par le biais de transports actifs et de transports en commun, les acteurs du projet Sea2City ont accordé une attention particulière à un réseau mobilité multimodale. Ce mode de déplacement vient soutenir l’adaptation de la ville face au changement climatique et se caractérise par des sentiers multimodaux sur une digue existante favorisant le transport actif. L’objectif étant de limiter au maximum les déplacements en voiture au sein de False Creek et ainsi favoriser le transport actif. Cette approche est rendue possible grâce au fait que la plupart des riverains de False Creek sont protégés des chaleurs extrêmes, ce qui le rend encore plus précieux en tant qu’artère de transportation active.
Les conceptions sont axées sur deux éléments clés de la mobilité : la fourniture d’une infrastructure dorsale redondante et des corridors riverains résilients et accessibles.
Servant à la fois d’espace public ouvert et de corridor de mobilité, les utilisations de la digue sont parfois en conflit en raison de l’espace limité. D’après les analyses de l’équipe du projet, de nombreux tronçons de sentiers de la digue sont vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, mais l’accès du public au front de mer et la connexion avec False Creek sont des caractéristiques appréciées de cet espace public.
Figure 23 : Axonométrie d'ensemble des infrastructures côtières
La mobilité dans et autour de Cooper’s parc est vulnérable à l’élévation du niveau de la mer en raison de sa faible élévation. Ainsi pour garantir une circulation continue à travers et autour du site, des sentiers surélevés, flottants et saisonnièrement inondés seront nécessaires, en plus des itinéraires de transport actif « Safe line » qui offrent un accès ininterrompu tout au long de l’année.
Ainsi, le concept d’aménagement de la rive de False Creek comprend de nombreuses stratégies favorisant la mobilité et l’accessibilité multimodales :
- L’extension des itinéraires de transport sans voiture,
- La séparation des cyclistes et des utilisateurs de micromobilité ainsi que des piétons.
- La proposition d’itinéraires multiples et redondants pour le transport actif en utilisant une typologie de solutions de conception qui tiennent compte des inondations : sentiers surélevés, flottants et inondés en fonction des saisons.
- La mise en place de passerelles surélevés pour garantir que les zones de « réserve d’habitat » ne soient pas perturbées mais surplomber
- La maximisation de l’accessibilité par la mise en place d’itinéraires alternatifs qui évitent les dénivelés importants (par exemple, les passerelles entre le rivage et les éléments flottants) afin d’offrir une expérience linéaire aux usagers.
- La mise en place des itinéraires de transport actif « Safe line » universellement accessibles et utilisables toute l’année, à l’écart de la circulation des véhicules motorisés
- L’intégration des transports en commun avec les transports actifs et la micromobilité
- L’expansion des transports en commun sur l’eau à False Creek, y compris les transports en commun motorisés et les infrastructures pour les embarcations non motorisés telles que les Canoës et les Kayak.
Figure 24 : Projet Floating Island and Walkway
Figure 25 : Vue perspective d'une "Safe Line"
Ces stratégies traduisent la vision du projet est de mettre en place un réseau de transport intégré par la « voie de l’eau » qui soutient le transport multimodal à travers False Creek, y compris l’intégration avec les infrastructures existantes.
Robustesse Adaptivité
Adaptabilité Structurelle
La stratégie d’adaptation du projet Sea2City repose essentiellement sur les structures flottantes tant pour les habitations que pour les équipements collectifs. La plupart des éléments flottants ne réduisent pas le risque d’inondation, mais proposent plutôt des stratégies d’adaptation qui reconnaissent le caractère inévitable des inondations et acceptent les variations constantes du niveau de la mer.
Les éléments flottants comprennent une gamme de solutions de conception possibles qui flottent à la surface de l'eau et s’adaptent en fonction des fluctuations du niveau de l'eau. Cette stratégie permet à l'eau de s'écouler librement en dessous et fournit essentiellement une surface résistante aux inondations et adaptable à une variété d'utilisations. Ces éléments peuvent être attachés de manière temporaire ou permanente à un lieu spécifique, en fonction de leur forme, de leur fonction et de leur emplacement. Dans des endroits denses comme False Creek, ces éléments fournissent un espace indispensable, car les zones de terrains aménageables se réduisent à mesure que le niveau de la mer continue à monter.
Figure 27 : Projet d'habitat sur l'eau (flottant)
Figure 26 : Projet d'habitat sur l'eau (pilotis)
L’une des innovations du projet est la conception d’îlot d’habitats flottants offrant la possibilité de fournir un habitat, au-dessus et en-dessous de l'eau, tout en améliorant la qualité de l'eau et en offrant d'importantes possibilités de recherche sur l'adaptation. Les îles d'habitat peuvent fonctionner comme des projets écologiques pilotes en tant que précurseurs de projets plus complets de restauration du littoral, permettant de tester et de surveiller les espèces végétales et les types d'écosystèmes sur une période de conditions environnementales changeantes. Elles constituent également d'importantes zones de refuge pour la faune et la flore dans une zone urbaine densément peuplée.
Dans ce projet, il est proposé également un réseau de passerelles flottantes, faisant partie d'un réseau de mobilité active élargi, qui offrira une alternative plus adaptée au climat à la digue piétonne existante tout en créant un lien plus intime avec l'eau. Ce concept permettrait, d’après les concepteurs, d'obtenir un bien public à long terme qui serait intrinsèquement adapté à l'élévation du niveau de la mer, éliminant ainsi la nécessité d'une reconstruction adaptative coûteuse.
Le lien intime avec l'eau qu'offre une passerelle flottante nécessiterait une étude approfondie afin de déterminer les meilleures pratiques en matière de sécurité et d'accès public. Des lignes directrices concernant l'accès et l'entretien en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, de marées hautes, d'ondes de tempête, de formation de glace et d'autres conditions dangereuses devront être élaborées pour garantir la sécurité du public.
Les bâtiments ou habitations flottants peuvent être ancrés ou amarrés à des pieux. Ce mode de structure est utilisé dans de nombreuses régions du monde comme à Venise, où la technologie et la construction sont avancées dans ce domaine.
Figure 28 : Projet d'habitat sur pilotis (sol marécageux)
Adaptabilité Environnementale
La première stratégie d’adaptation du projet consiste à opter pour une conception avec la nature. Cette approche vise à donner la priorité à l'écologie, au caractère et à l'esprit d'un site, et tirer des leçons des systèmes naturels et des cultures indigènes qui les gèrent depuis toujours. L'épine dorsale de cette approche est axée sur des solutions fondées sur la nature et sur de l’éco-ingénierie qui sont conformes aux ambitions de la ville. Cette stratégie s’inscrit dans une démarche de naturalisation des côtes.
La naturalisation de la côte commence au bord de l'eau et se poursuit vers l'intérieur des terres, en anticipant les inondations éventuelles et la migration vers le haut des habitats du littoral. Cette approche permet au paysage de s'adapter à l'eau sous la forme d'une élévation du niveau de la mer et d'une intensification des événements pluviaux sans reconstruction constante.
Figure 29 : Adaptation des zone riveraine à la monté des eaux
Le projet décrit également un réaménagement échelonné et modulable afin de minimiser les coûts d'investissement initiaux, de maximiser les avantages sociaux et écologiques et de garantir des émissions de carbone aussi faibles que possible au fil du temps. La viabilité à long terme de ce projet dépend de cette approche progressive qui évite de reconstruire continuellement des éléments lorsque les conditions changent au fil du temps. Aussi le projet adopte une approche modulaire dans le sens où il prévoit des infrastructures flottantes qui peuvent être complétées au fil du temps en fonction des budgets d'investissement, de l’exploitation et de l'accord des propriétaires. Les composants modulaires et flottants s'élèvent avec les changements futurs du niveau de la mer, éliminant ainsi la nécessité de reconstructions adaptatives coûteuses.
Les zones littorales se déplacent progressivement vers le haut, s'étendant plus loin dans la zone des hautes terres. Ce plan part du principe que le niveau de construction en cas d'inondation (FCL) est de 5,6 mètres qui correspond à une élévation du niveau de la mer estimée à 2,0 m d'ici à 2200. Si le niveau de la mer augmente encore avant cette date, il faudra reconsidérer la pente du littoral. La zone des hautes terres représente une zone de sécurité, où les infrastructures essentielles seront déplacées et protégées de l'élévation du niveau de la mer.
En ce qui concerne le parc bâti, pour les bâtiments les plus proches de la côte, le projet prévoit d’adapter leurs structures au changement du niveau de la mer. Et pour les bâtiments en fin de vie, le projet prévoit une rénovation de leurs structures de base avec des rez-de-chaussée surélevés et des étages supérieurs plus adaptés au climat ; ou ils pourraient être entièrement remplacés par des espaces ouverts naturalisés.
À la vue de l’évolution des futurs besoins de mobilité, le projet suppose une réduction progressive de la dépendance à l'égard des automobiles privées comme principale source de mobilité. Cela sera le résultat d’efforts concertés visant à prioriser les modes de transport alternatifs et à la reconfiguration du réseau routier pour mieux soutenir les infrastructures bleu-vert. Les routes passeront des corridors à la marche, au vélo, au roulement et au transport en commun.
Figure 30 : Stratégie intégrée de gestion des inondations
En ce qui concerne la gestion des inondations l'objectif du projet est d'aider à guider les processus de planification, de conception et de prise de décision dans la région zone inondable de False Creek à travers cinq (5) grands principes de gestion intégrée des inondations. Ces principes sont :
FAIRE DE L'ESPACE
Donner la priorité aux processus naturels dynamiques (marées, inondations, drainage) et aux écosystèmes qui en dépendent.
Ce principe ne soutient pas seulement une plaine d'inondation reconnectée et fonctionnelle, mais il valorise également les avantages supplémentaires qui découlent de l'accueil d'un monde plus qu'humain. Il ne s'agit pas seulement d'accommoder l'eau : l'aménagement de l'espace exige une compréhension profonde, un respect et une connexion avec les processus naturels.
MAXIMISER LA PERMÉABILITÉ
Permettre l'écoulement de l'eau en augmentant la capacité d'absorption des eaux urbaines et en assurant une protection stratégique, plutôt que continue, contre les inondations.
Dans la gestion traditionnelle des inondations, la perméabilité est considérée comme une faiblesse et suggère une fuite ou une brèche dans la barrière. Cependant, la perméabilité est une condition importante qui favorise les flux d'eau plus lents, l'infiltration et le stockage.
CONCEPTION POUR L'ADAPTABILITÉ
Concevoir pour l'incertitude et la flexibilité signifie s'assurer que chaque intervention a la capacité de s'adapter.
Cela peut s'appliquer à des éléments ou caractéristiques spécifiques d'un site qui ont la capacité de se transformer, ou cela peut s'appliquer à une programmation flexible du site.
L'espace
La perméabilité
L'adaptabilité
CRÉER DES LIENS ET NON DES BARRIÈRES
Veiller à ce que le système soit adaptable, redondant et des réseaux continus pour la mobilité et l'écologie, tout en favorisant la connexion visuelle/physique au bord de l'eau.
Bien que les digues et les murs de mer puissent supporter une mobilité continue, ils sont conçus comme des barrières qui établissent des limites et des séparations distinctes. Au-delà des barrières, il faut réfléchir aux moyens d'améliorer la connectivité sans la compromettre
RÉSILIENCE À PLUSIEURS NIVEAUX
Assurer l'interaction entre les couches de protection contre les inondations, l'écologie et l'agrément en veillant à ce que les interventions soutiennent des fonctions multiples.
Plutôt qu'une approche de barrière qui dépend d'un élément unique, continu et linéaire, il convient d'envisager les avantages d'une approche stratifiée et discontinue, qui valorise la redondance plutôt que la robustesse.
Le lien
La résilience
En somme, les voies d'adaptation pour la rive nord de False Creek présentent le cycle de vie des différentes stratégies et mesures, ainsi que le temps nécessaire à leur mise en œuvre. Il comprend des mesures intangibles concernant l'éducation, la collaboration et la communication. Ces actions et mesures vont de la défense des valeurs locales au renforcement de la résilience et de la capacité d’adaptation en passant par la reconnaissance des actions qui ont été menées et celles qui pourraient être menées.
La cartographie de ces mesures et actions correspond aux niveaux de la mer estimés à court, moyen et long terme. Toutefois, compte tenu de l'incertitude qui règne, les voies d'adaptation comportent des rappels concernant le moment où les hypothèses et les estimations relatives au niveau de service doivent être vérifiées. Cela permet de modifier la planification en temps utile.
Implication citoyenne
Parti sur le principe de valorisation des sciences citoyennes à travers le Sea2City Design Challenge, les acteurs du projet veulent donner une place de choix à l'exploitation de l'expertise locale et les initiatives scientifiques citoyennes. Celle permet de renforcer l'engagement du public, d'assurer une bonne gestion, ainsi qu'une meilleur connaissance de la ville. Ces processus peuvent utiliser l'expertise existante ou renforcer ces capacités.
Pour les concepteurs, la science citoyenne peut nécessiter un certain investissement en matière de sensibilisation et d'engagement, mais elle est particulièrement adaptée aux initiatives à long terme bénéficiant d'un financement stable et nécessitant une collecte continue de données.
La participation d'experts et de citoyens locaux est l'occasion d'inclure une multiplicité de points de vue, ce qui peut renforcer à la fois le processus et les résultats. La collaboration avec la communauté peut conduire au développement d'une confiance mutuelle entre le public, les scientifiques, le personnel municipal et le gouvernement de la ville. Les processus collaboratifs sont bien adaptés aux approches de gestion adaptative. Dans le contexte de l'adaptation au changement climatique, où les conditions peuvent évoluer de manière imprévisible, la nature interactive de la gestion adaptative est un atout.
Pour maximiser les avantages de la science citoyenne, ils préconisent de veiller, lors de la sensibilisation des communautés et de la conception des méthodes de collecte des données et des études, à ce que la participation soit représentative et ne renforce pas les inégalités existantes en matière d'accès à l'espace public et à la connaissance.
Pour finir, à travers le principe de science citoyenne, les acteurs recommandent que la ville engage du personnel pour assurer la continuité de la dynamique et de la coordination des efforts concernant l'élévation du niveau de la mer à False Creek. De plus dans le cadre du Sea2City Design Challenge la ville de Vancouver a créé un blog permettant le partage des idées pour n'importe qu'elle citoyen de la ville. Cette démarche permet alors d'impliquer à n'importe qu'elle échelle la population mais également de la sensibiliser aux enjeux futurs de Vancouver. Il en est de même pour les workshops et évènements publics organisés in situ dans le cadre du projet Sea2City.
Blog commun : https://www.shapeyourcity.ca/sea2city
Equipement communautaire
Le projet intègre de nombreux équipements dans sa première approche. Afin de sensibiliser la population de Vancouver, la conception de projets pilotes réunissant les habitants sera la première action du développent du projet. On peut y retrouver :
Un centre communautaire :
Ce centre communautaire offrira des espaces pour des ateliers, des activités d'artisanat et des événements en plein air, ainsi que des espaces pour l'exposition et la pratique de la culture autochtone. Une plate-forme d'observation circulaire surélevée anticipe les futures passerelles surélevées et permet aux gens de découvrir et d’apprécier l’ambiance du lieu. Le jardin sur le toit du centre offrira un espace pour mettre en valeur les efforts de réensauvagement de la biodiversité des hautes terres, tandis que la passerelle relira les utilisateurs directement à l'eau.
Figure 31 : Le centre communautaire
Un hôtel : Le Kayak Hôtel
Le Kayak Hôtel propose des ponts publics pour entrer et sortir de l'eau en bateau, en kayak, en SUP ou en nageant. En affichant en temps réel les données des capteurs d'eau sur la qualité de l'eau, expliquant l'origine possible et le risque de pollution, les citoyens comprendront quand et pourquoi les conditions de l'eau permettent des activités aquatiques sûres. Cela permet une augmentation progressive de l’interaction avec l’eau.
Des jardins culturels
Les jardins culturels dirigés par des Autochtones ne représentent que 0,002 % de la superficie totale du parc. Le Vancouver Park Board (VPB) s’engage à améliorer « l’accès aux ressources qui favoriseraient la souveraineté alimentaire des Autochtones, telles que les terres, l’espace, les installations et les programmes ». Il suit actuellement un plan quinquennal pour le développement et la gestion futurs.
Il existe un espace de parc important sur la rive nord de False Creek qui devra s'adapter à l'élévation du niveau de la mer en reconsidérant la programmation et en faisant de l'espace pour des systèmes naturels dynamiques et productifs.
Figure 32 : Le kayak hôtel
Figure 33 : Le jardin culturel